Par Gael Ondo le 9 janvier 2017
Je m’appelle Belle, c’est le nom que mon père m’a donné. Lorsque j’étais encore une petite fille, mes parents me rappelaient toujours combien je suis belle, tout le monde m’admirait et me disait de belles choses. Pour mes premiers anniversaires on m’offrait des cadeaux et des robes des princesses que j’admirais à la télévision. Je voulais être comme ces princesses qui vivent un conte de fée. A 3 ans on me disait que je suis une princesse, la plus jolie. J’étais fière d’être une princesse aux yeux de mon entourage, la princesse Belle.
Puis je suis allé à l’école et les choses ont commencé à changer. L’attention qu’on avait pour moi n’était plus la même. J’ai découvert de la bouche des autres que je ne suis pas si princesse que ça, ni si jolie que ça. D’autres filles étaient bien mieux que moi, car elles possédaient plus que je n’avais. J’ai découvert qu’entre nous les filles il y a parfois une concurrence pour être la plus belle, celle qui reçoit plus de compliments, celle avec qui les autres veulent être copine. J’ai appris que pour être aimé des autres, il fallait être plus belle que je croyais l’être. Il fallait que mes parents m’achètent les derniers accessoires à la mode, ou que je sois au courant des nouvelles tendances, que je sois capable de raconter ce que nous avons fait durant les vacances, sinon, je ne serais pas intéressante. Il fallait parfois que je m’invente une vie pour pouvoir tenir debout dans cette arène où la fille la plus intéressante est la vraie princesse.
Ensuite je suis allé au collège, puis au lycée. L’attention que j’avais de mon père, j’ai voulu l’avoir aussi des garçons. Car j’ai appris que les garçons apprécient celles qu’ils considèrent comme vraiment belles. J’ai compris que les filles ne sont pas toutes ainsi considérées. Parfois, certains garçons se moquaient de moi. Je n’étais sûrement pas aussi jolie que d’autres. Pour que ce beau garçon s’intéresse à moi, il fallait que je sois au top, que je sois au moins aussi belle que celles qu’on admirent dans les magazines et à la télévision.
Plus-tard, lorsque je me suis mis en couple et après avoir intégré le monde du travail, j’ai découvert que la comparaison entre femmes ne cessent pas, même lorsque nous sommes devenues adultes. Elle peut être sournoise mais elle reste bien réelle. Nous évaluons notre beauté selon les critères d’appréciation du monde qui nous entoure. Le monde m’a appris ce qu’il considère comme belle femme. Moi, j’ai des formes alors que les modèles de magazine ont un corps de rêve. Mon corps n’est pas ce corps de mannequin qui plaît tant. Mes cheveux ne sont pas ces cheveux lisses et brillants. Mes vêtements ne sont pas ces vêtements de marque qui attirent le regard. Au travail, je ne suis pas aussi compétente que ça. Et je vois bien les regards de mon conjoint sur les autres filles qui elles, ont cette apparence que je n’ai pas. Maintenant que je suis maman, même mes enfants me rappellent parfois que je suis has been contrairement à d’autres mamans. J’ai pris du poids, je ne suis plus aussi svelte que d’autres qui parviennent à garder la ligne.
Suis-je vraiment Belle comme me disait mon père ? En quoi suis-je belle ? J’aimerais être aussi belle que les autres. Si j’étais aussi belle que d’autres, mon conjoint ferait plus attention à moi. Si j’étais aussi élégante que d’autres, mes enfants n’auraient pas honte de moi. Si j’étais aussi compétente que d’autres, mes collaborateurs accorderaient plus d’importance à mes opinions. Si j’avais des vêtements plus fashion, on m’estimerait sûrement plus. Si j’avais d’aussi beaux cheveux que d’autres, on me complimenterait certainement plus. Si j’étais aussi fine que d’autres, je me sentirais sûrement mieux dans ma peau. Mais ce n’est pas ce que je suis et la société me fait bien comprendre ses préférences. Tel que je suis, je ne fais pas partie de son appréciation. Pour être accepté par le modèle de la femme parfaite, je dois façonner mon image pour qu’il ressemble le mieux possible à celui qui plaît aux autres. Et alors, je serais vraiment Belle.
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