Par Gael Ondo le 30 juillet 2015
Je suis une jeune fille qui regarde régulièrement les shows télévisés et mes yeux brillent devant ces animatrices télé, devant ces filles qui passent dans les programmes télé et j’aimerais moi aussi un jour avoir une telle notoriété et vivre dans un tel confort. Alors je vais essayer d’entrer dans ce milieu d’extravagance. Et lorsque j’y suis entrée, j’ai été prise dans un piège. J’ai découvert une réalité autre que je ne connaissais pas. J’ai découvert le monde de la nuit avec ses excès. J’ai vu tant de femmes objets pour le plaisir d’hommes de pouvoir. J’ai découvert toute la débauche qu’il y a dans leurs soirées mondaines. Là, circulent toutes sortes de drogues. Des douces pour les débutants comme moi, des dures pour les anciens. J’ai vu des personnes à la mentalité corrompue et perverse, accro à la cocaïne, même dans le milieu politique que j’ai fréquenté. Cette drogue dure leur donne une sensation de puissance, et c’est ainsi qu’ils sont performants sur les écrans de télé comme des personnes qui maîtrisent la situation et sont toujours joyeux. Oui, sur les écrans de télé, dans leurs émissions de nuit, à base de drogue, ils paraissent heureux à cause de l’euphorie que cela leur produit. Mais quand j’ai vu l’intérieur de leur vie, j’ai été choqué de tant de débauche et de dépendance.
Très vite, comme dans un tourbillon, j’ai été prise dans cet engrenage. Pour monter toujours plus haut, j’ai dû m’y mettre aussi et parfois donner de mon corps ou de ma dignité tellement il y a de la perversion. En contrepartie, je jouissais du luxe en abondance et de grandes soirées! Ils m’ont très vite rendu célèbre. Cette notoriété soudaine m’est montée à la tête. Dans la rue, les gens me reconnaissent. Je vais dans les grandes soirées pour faire la fête toute la nuit. Je côtoie les célébrités du milieu. Et pour supporter cette vie folle, je me shoot à certaines drogues. Me voici devenue comme eux. A la télé je suis toute souriante, mais à l’intérieur je souffre et je me drogue tous les jours pour tenir et ne pas commettre un suicide. J’ai comme l’impression d’avoir perdu mon âme, être devenue une chose qu’on expose pour faire tomber des milliers de filles qui me regardent de l’autre côté de l’écran, là d’où je viens. Parfois le matin, tel un zombie, je me dis que la vie simple d’avant avait une bonne odeur de liberté. Mais prisonnière de la notoriété, la nuit, je repars dans ce tourbillon fou!
Et tout d’un coup, lorsqu’ils ne voulaient plus de moi. Ils m’ont tout retiré et m’ont jeté dehors. Et moi, jeune fille qui manquait de sagesse, on ne m’a pas éduquée mais on s’est servi de mon innocence et ignorance. Je passais mon temps à dépenser dans cette vie folle et je n’ai rien investi. Je me retrouve du jour au lendemain démunie et brisée. Dans la vie réelle, personne ne veut m’employer car j’ai trop montré ma bêtise à la télé et en vrai je n’ai aucune compétence. Me voici en pleine dépression, car j’ai été trompé par la belle apparence d’une vie heureuse sur mon écran de télé. Mais l’arrière du décor m’a brisé. Ma vie est à terre! Et pour me maintenir la tête hors de l’eau, je les supplie de me reprendre dans le milieu où je peux me shooter pour paraître toute puissante et oublier la dépression. Me voici à leur merci pour participer à des programmes télé complètement stupides où je joue la fille bête qui divertie les téléspectateurs. Et pourtant, certaines jeunes filles m’envient comme j’enviais d’autres. En effet, le masque brillant et attirant de la télé et d’une vie de fête et de joie les endort. Elles n’en savent rien de notre souffrance intérieure.
Au fond, la vie est belle lorsqu’elle est simple avec des relations sincères.