Par Gael Ondo le 25 mai 2021
Lorsque tu regardes 10 ans en arrière, voir même 20 ans, qu’est-ce que tu es devenu ? Qu’as-tu accompli ?
Moi je me souviens de ce que j’étais il y a 10 ans, voir même 20 ans, ce que je suis devenu, c’est seulement la grâce de Dieu, telle est mon histoire, depuis que je suis venu au monde. Tout ce que j’ai pu accomplir pour me hisser dans la société, pour ne pas vivre de misère, c’est seulement la grâce de Dieu. Tout ce que j’ai pu voir, je suis allé un peu partout dans le monde, pour apprendre et m’ouvrir l’intelligence, la connaissance, c’est seulement la grâce de Dieu. Le mari et père de famille que je suis devenu, c’est seulement la grâce de Dieu. Et même la foi que j’ai gardé, c’est seulement la grâce de Dieu.
Je me souviens encore d’où je suis venu, de cette petite ville inconnue à l’image, Franceville, quelque part au Gabon. J’étais né d’un père sévère et d’une mère croyante, belle fille de pasteur. Là-bas, mon père m’a éduqué sévèrement, à la ceinture et bien pire. Il m’a brisé, j’étais timide, car papa ne m’aimait pas, alors je n’avais pas confiance en mes capacités, j’étais moche et papa riait. Mais maman était là, elle subissait le fouet pour nous protéger, ses trésors très aimés. Et le Dieu en qui elle croyait nous protégeait. J’ai plusieurs fois failli l’accident, mais sa main miraculeuse nous délivrait toujours. Même lorsque ma petite soeur s’est noyé, elle était déjà morte, Dieu l’a ramené à la vie, quand maman a pleuré de la sauver de la mort, ce n’était qu’un bébé. Ma petite s’est réveillé en toussant, ce jour là, j’ai cru au Dieu de ma mère pour toujours, Dieu qui nous aime.
J’ai eu la foi, j’ai cru en Jésus Christ le Seigneur. J’ai alors compris que Dieu est mon Père, qu’il m’avait choisi, moi le petit pervers, pour raconter ses exploits, son amour ! Il m’a lavé et transformé, j’ai pensé différemment. J’ai grandi, j’ai eu bien des turbulences dans ma vie. Mais même lorsque je suis venu en France, « l’Eldorado » africain, j’ai gardé la foi en ce Dieu puissant qui ressuscite même les morts. J’ai dit aux blancs « Dieu fait des miracles, laisse moi prier pour toi. » Mais ils n’ont pas accepté, ils m’ont pris pour un fou. Pourtant ils sont catholiques, mais ne croient-ils pas au Dieu qu’ils prient ? C’est eux qui avaient emmené la foi dans le monde.
Finalement, je n’étais pas grand chose dans ce grand pays, ce petit blédar, qui va l’écouter ? Alors que j’étais éboueur avec mon grand frère, Dieu en qui j’ai cru m’a donné une vision claire, « Ne sois pas triste, je te ferai monter au dessus de tout ce qui rient de toi. Garde la foi. » Et petit à petit, j’ai gravi la pente, par la grâce de Dieu qui m’a ouvert les portes fermées à ceux de ma couleur. Et même je me suis retrouvé dans une église « de blancs », car bien souvent on se communautarise, même dans l’église. Mais les blancs m’ont acceulli et ils m’ont appris des choses que je ne connaissais pas, une nouvelle façon de vivre sa foi, sans stresser des sorciers du village. Ils m’ont ouvert à d’autres horizons, d’autres cultures, eux qui voyagent bcp (leurs ancêtres ont découvert le monde).
Finalement, j’ai réussi à apprendre la technologie que maîtrise le blanc, le petit bledar a appris à programmer, pourtant il était éboueur. J’ai commencé à recevoir des félicitations, mon profil interesse le marché. Je suis finalement arrivé à Paris, la grande ville à conquérir. Je suis arrivé par les rencontres dans une église d’Australie, Hillsong. Et là, mon esprit a comme explosé. J’ai été surpris de voir tant de gens sympas, des quatre coins du monde, qui construisent cette belle église. Hillsong a élargi mon horizon. Au-delà de la France, il y a le reste du monde. J’ai alors cru que je monterai en Californie, je verrai les rues de Snoop Dogg. Bizarrement, quelqu’un que je ne connaissais pas me donne 900€ pour voyager. La grâce de Dieu. Je voyage, j’arrive à New-York, j’entre dans Manhattan, et là, je découvre une nouvelle grandeur, la vision des américains. J’arrive en Californie et je vois une nouvelle grandeur. Je réalise qu’il y a bien plus à apprendre dans le reste du monde…
Oui, tout ce que j’ai vu, tout ce que je suis devenu, petit enfant de Franceville parmi tant d’autres desoeuvrés, tout n’est que grâce, même la mère que j’ai eu, sa foi m’a sauvé. Maman Marie-paulette Obiang merci. DIEU MERCI, jusqu’ici, Il nous a secouru. 🙏🏾